Un bruit de voiture, toujours le même, se répète régulièrement, je quitte le clavier pour regarder à la fenêtre.

Une mini Austin rouge, puis une verte montent tranquillement la rue en pente devant chez moi.

Pendant presque une heure, des Mini passeront ainsi sous mes yeux.

Elles sont toutes immatriculées en Belgique et arborent des autocollants « Mini rallye Belgique.

Surprenant que l’organisateur ait choisi de les faire cheminer par ma rue plutôt que par la rue principale de la commune. Il a choisi le pittoresque au plus direct, permettant ainsi aux participants d’avoir une vue imprenable sur nos vieilles pierres et sur notre pauvre église sous étais depuis 1939!!

Mais savent-ils ces participants que la Mini est une conséquence de la Crise de Suez.

Tenez voilà son histoire

La naissance d'une voiture de légende la Mini …

Trouvé dans Challenges mars 2009 "Extraits"

" Tout le monde avait oublié ses origines de voiture de crise, quand les Britanniques, affolés par l'échec de Suez en 1956, décidaient d'inventer des autos adaptées à la pénurie de pétrole.

Un génial ingénieur,  dessina alors une petite camionnette de 3 mètres de long.

 Il choisit d'installer le moteur en travers à l'avant pour gagner de la place. Inquiets de tant d'audace, ses patrons de British Motors Corporation soumirent le dessin d'Alec Issigonis aux experts de PininFarina. Beaux joueurs, ces derniers donnèrent un imprimatur enthousiaste. La Mini entama alors le long chemin qui allait en faire une icône du XX^e siècle. Une icône dont, curieusement, les gens de BMW ont d'abord voulu à tout prix s'affranchir, quand ils ont préparé leur version à eux. On se demande bien pourquoi. Mais «quand ils ont vu que la mayonnaise prenait, se souvient un ancien de BMW, ils n'ont plus hésité à se servir de la légende.» La nouvelle Mini, plutôt maxi par rapport à sa génitrice, est apparue un certain 11 septembre 2001"…

La Mini est donc une conséquence de la crise de Suez. C'est aussi la première voiture de série avec un moteur placé en travers. Cette idée abondamment reprise par de nombreux  constructeurs a complètement changé le dessin de nos voitures.

Nous aussi depuis on l'a "en travers ".

L'Opération

 MOUSQUETAIRE

C'est: 67 navires dont:

2 paquebots, 48 cargos,

5 pétroliers,2 citernes de la Marine Marchande

Un pont aérien de:

6 Armagnac,6 Bréguet "Deux Ponts"

21 Douglas D-C.4 11 Douglas D-C .6

 7 Lockheed Constellation,

réquisitionnés auprès des Compagnies Aériennes

Pour la Marine Nationale

C'est:

1 bâtiment de ligne,2 porte-avions

1 croiseurs, 20 escorteurs,

4 avisos, 17 dragueurs

11 LCT et LSD 6 pétroliers ravitailleurs

3 remorqueurs de Haute mer, 1 sous-marins

4 commandos marine

C'est aussi

9.000 véhicules et

30.000 hommes

Patrice Sonzogni

Il était la « légende » et la « mémoire » du 35e régiment d’artillerie parachutiste (RAP) de Tarbes (Hautes-Pyrénées.  Le capitaine Patrice Sonzogni. 46 ans, a été tué hier lors d’une embuscade en Afghanistan. Son chauffeur, un brigadier-chef jeune commando parachutiste du même régiment, sérieusement blessé aux jambes et au thorax, était hier soir encore au bloc opératoire. Officier issu du rang. Patrice Sonzogni avait derrière lui vingt-cinq ans de services dans cette unité spécialisée dans le renseignement « Un homme enthousiaste au caractère entier mais surtout respecté et reconnu par ses hommes », témoigne un major ami de Sonzogni. Ce dernier fut long temps porte-drapeau du 35e RAP (fonction dévolue au plus prestigieux des lieutenants du régiment).  C’était sa première mission en Afghanistan, où il assurait notamment la formation des cadres de l’armée afghane.

Mais ce baroudeur, ancien des commandos de recherche et d’action en profondeur, avait déjà un long parcours derrière lui. Il avait été en poste au Kosovo, en Bosnie et avait effectué différentes opérations dans l’ex-Yougoslavie. Patrice Sonzogni avait débuté sa carrière comme sous-officier en 1983. Il avait 21 ans. Lors de la première guerre du Golfe, alors qu’il était commando parachutiste, il avait été grièvement blessé par des éclats d’une bombe à fragmentation après avoir investi un fortin. Titulaire de nombreuses décorations, dont la Légion d’honneur, le « sous-off » avait gravi tous les échelons, Il avait obtenu le précieux concours des majors ( le plus haut grade des sous-officiers) et était devenu officier. En juillet 2005, il recevait ses barrettes de capitaine et prenait un an plus tard, le commandement d’une batterie d’instruction au sein du 35e RAP.

Hier soir, l’épouse et la famille de Patrice Sonzogni étaient entourées d’autres membres du régiment. Le ministre de la Défense, Hervé Morin, a salué « le sacrifice » de l’officier et de son interprète afghan.

Jean-Marc Ducos (Le Parisien  Jeudi 12 Février)

La parole qui, trop souvent, n’est qu’un mot pour l’homme de haute politique, devient un fait terrible pour l’homme d’armes ; ce que l’un dit légèrement et avec perfidie, l’autre l’écrit sur la poussière avec son sang…
« Servitude et grandeur militaires »

Alfred de Vigny

J’ai pleuré ...

Peut être est-on plus tendre en vieillissant, mais je n’ai pas pu me contrôler.

Devant mon téléviseur, le Président de la République se déplace de cercueil en cercueil pour y déposer la Croix de Chevalier de la Légion d’Honneur.

La cérémonie est grandiose et j’ai du mal à supporter.

La veille il était à Kaboul sur les lieux du combat.

Je suis à la fois bouleversé et étonné.

Etonné de voir tant de sollicitude du politique envers le militaire mort au combat.

Les temps auraient-ils changés ? Ou est-ce une préparation de l’opinion ? Dix, çà fait mal et cela frappe l'opinion mais comme c’est parti, il y en aura d’autres qui n’auront pas autant d’honneurs, et que l’on enterrera à la sauvette, comme les nôtres autrefois, d’Indochine, de Suez ou d’Algérie.

L'Afghanistan sera comme l’Indochine une guerre lointaine conduite par l’Armée de Métier, l’opinion va s’y habituer et dans quelques temps on dira,

 Ils ont signé. Ils sont payés pour çà.

Or il ne faut pas se voiler la face. Depuis la fin de la conscription, la France a une armée de professionnels…..

De professionnels ou de contractuels?

Les véritables vocations sont rares, avec le chômage, les considérations économiques et sociales priment. Les jeunes ont besoin d'indépendance ou veulent acquérir une formation.

Alors l'Armée recrute et fait la part belle aux métiers annexes au combat. On en oublierait presque l'essentiel: la guerre.

Engagez-vous, rengagez-vous, je connais, j'ai donné. J'ai signé pour un métier, pas pour l'Indo ! Ensuite on fait avec !

Nos jeunes d'Afghanistan étaient-ils suffisamment "aguerris", avaient-ils suffisamment d'expérience ?

"La guerre est un mal absolu. La guerre, c'est le sang, la souffrance, les visages brûlés, les yeux agrandis par la fièvre, la pluie, la boue, les blessures monstrueuses. La guerre humilie, déshonore, dégrade. C'est l'horreur du monde. » « Si dans certains cas gravissimes, on ne peut l'éviter, alors il faut la faire sans faiblesse avec une détermination absolue et une volonté d'efficacité maximale. (Amédée Thévenet. La guerre d'Indochine racontée par ceux qui l'ont vécue)

On honore nos accords, on participe à la lutte contre le terrorisme? Mais y met-on les moyens ?

Que l'Armée cesse de vouloir faire la guerre à l'américaine avec un budget de Tchétchènes et surtout qu'elle ne pousse plus des jeunots qui n'étaient pas fait pour ça à s'enrôler

 (paroles de blessés Le Parisien 11/09/08).

Alors! Guerre ou pas guerre ? On la fait ou on ne la fait pas !

Je ne crois pas que nous soyons préparés à cela.

"Une armée qui n'est pas moralement soutenue par la population est une armée battue, quel que soit son armement."

(Jean Louis Monnet. Le baiser de la mort)

Alors: Allons-nous encore une fois ajouter des noms sur les monuments ?

Paul Crépin